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Euro 2016 Raffa-Volo : Aurélien Corbihan  Les félicitations de D’Alessandro et Rosi, les encadrants de la délégation italienne, m’ont vraiment fait chaud au cœur

Aurélien Corbihan était le représentant français lors des derniers Championnats d’Europe de raffa-volo en simple -23 ans à Créma en Italie. Il a réussi un très beau parcours puisque dans la phase de groupe, il s’est incliné contre les deux joueurs têtes de série (San Marin et Suisse) mais s’est imposé face aux trois autres nations (Chypre, Russie et Allemagne) pour terminer troisième de son groupe. En quart de finale il s’est imposé face au joueur turc (qui était lui aussi tête de série, contrairement au joueur français) sur le plus petit écart (12 à 11). Il s’incline en demi-finale face au futur champion d’Europe, l’italien Visconti. Dans la rencontre pour la troisième place, il s’incline à nouveau face au joueur suisse, terminant ce championnat à une belle quatrième place.

Il revient pour nous sur ce Championnat d’Europe.

- Tu participais à ta première compétition internationale, quel souvenir en gardes-tu hors du terrain?

La cérémonie d’ouverture était un moment fort de la semaine, elle marquait réellement le début de la compétition. Nous avons défilé dans les rues de Créma avec un porte-drapeau, nos couleurs de la France, puis nous avons été présenté un par un, s’en est suivi l’hymne de la France : ça fait frissonner d’entendre la Marseillaise devant l’ensemble des délégations ! 

A contrario, le gala qui marque la fin de la compétition nous a permis d’être tous rassemblé et de partager un moment convivial. Nous étions placés à côté des Italiens pour le repas, nous en gardons un souvenir mémorable car nous avons passé un super moment dans la joie et la bonne humeur, ce sont aussi des choses pour lesquelles nous sommes joueurs de Raffa-Volo et pratiquants du Sport-Boules en général. 

- Tu as commencé la compétition en rencontrant le joueur de San Marin, tête de série de ta poule et en concédant une défaite assez sèche, as-tu douté à ce moment-là?

C’était à ce moment précis mes premières boules jetées réellement dans la compétition et c’est vrai que je n’ai pas eu le temps de me mettre dans le bain car cette partie n’a duré que quelques instants. J’étais un peu dans l’inconnu, j’ai joué un joueur excellent (qui terminera d’ailleurs 2ème), je me suis alors posé beaucoup de questions quant à la suite de la compétition car j’avais un peu peur d’être en dessous de tous mes concurrents et je me suis demandé s’ils avaient tous le niveau de jeu qu’avait Frisoni, ce joueur de San Marin. 

- Tu as ensuite remporté tes rencontres contre les trois nations non têtes de série, t'inclinant contre la seconde tête de série de ton groupe. Dans quel état d'esprit as-tu préparé ton quart de finale contre le turc, tête de série de l'autre groupe?

Sabrina Rouault, ma coach, et les autres joueurs de l’équipe qui avaient plus d’expérience que moi et une vision extérieure, m’ont dit de continuer à faire ce que je savais faire. Il fallait que je reste concentré, j’étais vraiment pressé de jouer ce 1/4 de finale. Ils ont insisté sur le fait qu’il fallait que je prenne du plaisir et que j’essaye de faire de mon mieux. L’objectif sportif était de rivaliser pour le faire douter un petit peu et ça a marché. Je tiens d’ailleurs à remercier Sabrina qui m’a vraiment tenu à flot durant toute cette partie et encouragé durant toute la semaine, elle a vraiment œuvré au fait que je termine 4ème durant ces championnats d’Europe !

- Tu t'es imposé de justesse lors de ce quart de finale, qu'as-tu ressenti à l'issue de cette partie?

C’était vraiment une joie intense lorsque j’ai terminé la partie. C’était quelque chose que j’avais déjà connu à travers le football, mais c’était ma première très grande joie à la Raffa. Dans ce 1/4 de finale j’étais mené 4-10 et je me suis finalement imposé 12-11.La tension n’est montée que crescendo, l’ensemble des joueurs était derrière l’allée à m’encourager ainsi que Sabrina qui ne faisait que me booster et plus la partie avançait plus je sentais que j’allais renverser la partie. Avec Sabrina on s’est même permis de se sauter dans les bras tellement nous étions heureux, Eddy Rouault, Pierre Rouxel,Guillaume Goujon et Sylvain Le Boulanger sont venus me féliciter, ça faisait vraiment plaisir.

- En demi-finale, tu as rencontré l'italien, archi-favori à domicile, et qui n'avait laissé que quelques points lors de ses 6 premières parties. Dans quel état d'esprit as-tu abordé cette rencontre?

C’était une véritable récompense et une chance de jouer contre l’italien Visconti. Je savais que sur les 4 derniers joueurs j’étais un ton en dessous d’eux alors tout ce que j’espérais c’était de jouer l’italien chez lui le vendredi soir à 19h30 avec un peu de monde autour de la partie. Par chance je jouais dans le jeu juste à côté de l’équipe d’Italie qui affrontait San Marin en 1/2 finale Hommes, il y avait donc un public bien garni c’était super. 

- Tu t'es incliné lors de cette partie, mais tu as quand même accroché cet italien, que retiens-tu de cette rencontre?

Visconti est un tout jeune italien qui n’a que 19 ans, j’ai senti avant de démarrer la partie qu’il était stressé et nerveux. J’en ai un peu profité en faisant un bon aller-retour d’entraînement puis en démarrant très bien la partie puisque je menais 3-1. Il a manqué un petit peu de réussite à cet instant, puis il s’est mis à extrêmement bien joué et lorsqu’il jouait ainsi c’est devenu très compliqué. C’était une super expérience, les félicitations de D’Alessandro et Rosi, les encadrants de la délégation italienne, m’ont vraiment fait chaud au cœur. 

- Ensuite, tu as dû te reconcentrer pour jouer la rencontre pour la troisième place face au Suisse qui t'avais battu lors de la phase de poule. Comment as-tu vécu cette rencontre?

Face à la Suisse, c’était une partie un peu étrange. Simone Reina était en effet blessé mais tout de même motivé, pour ma part je ne suis jamais vraiment rentré dans la partie, j’étais ailleurs peut-être un peu rêveur et je regardais d’un coin de l’œil la finale qui se disputait dans le jeu plus loin. C’était un adversaire redoutable jouant très bien, c’est dommage une médaille ça aurait été un peu la cerise sur le gâteau pour moi, pour Sabrina, pour Mickaël Rouault notre président, ce n’est que partie remise qui sait.

- Même si tu jouais la compétition en individuel, l'expérience des autres joueurs de l'équipe de France t'a-t-elle aidée? Votre bonne entente a-t-elle un plus pour toi?

C’était même indispensable qu’ils soient tous là, beaucoup d’entre eux m’ont donné des conseils par rapport à leurs expériences passées. On se connait tous plutôt très bien, je joue régulièrement à la boule bretonne et on se côtoie presque chaque weekend et dans une compétition comme celle-là c’est important d’avoir du monde à qui se raccrocher quand ça devient un peu plus dur. Ça nous permet de pouvoir échanger entre nous sur différents sujets comme le côté tactique, l’organisation, on est moins préoccupé que lorsque l’on se retrouve seul !

- Quel souvenir sportif gardes-tu de cette compétition?

Du côté sportif, mon meilleur souvenir restera celui où j’étais spectateur (non objectif) puisque Eddy Rouault rencontrait dans la compétition individuel chez les hommes l’italien Gianluca Formicone. C’était une partie formidable et d’un niveau incroyable, j’ai pris un plaisir fou à vivre la partie. Eddy a réalisé une super partie et s’est incliné 6-12. Cela démontre toute l’étendue du travail qu’il reste à faire, Formicone est la référence de la Raffa-Volo, il joue avec une facilité assez déconcertante, il est un modèle de calme et de concentration c’est impressionnant. Il a d’ailleurs été champion d’Europe en individuel et par équipes cette même semaine : épatant !

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